Les cabinets de curiosités, avec Juliette Cazes [Ep. #11]

“Un aperçu du monde”

C’est pendant la Renaissance que commencent à apparaître les cabinets de curiosités. A l’heure des Grandes découvertes, souverains, riches marchands et autres personnalités issues des catégories sociales les plus hautes de la population, réunissent des collections hétéroclites de curiosités issues des trois règnes de la nature, d’objets fabriqués ou modifiés par l’homme ou encore d’objets scientifiques. Une manière de faire découvrir le monde, tout en mettant en avant son statut social.

Juliette Cazes au Musée Fragonard de l’École vétérinaire de Maisons-Alfort
(Source : Juliette Cazes)

Pour certaines, ces collections sont les ancêtres de nos musées. Et les pièces qui les composent présentent, régulièrement, un lien avec l’histoire de la santé, par bien des aspects.

Musée Fragonard de l’École vétérinaire de Maisons-Alfort
(Source : Juliette Cazes)

Un exemple : la momie d’Egypte

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les momies égyptiennes ont longtemps fait partie de notre pharmacopée. Les vertus qu’on prêtait aux momies étaient telles, qu’il s’agissait d’une sorte de panacée (un remède universel qui guérit tous les maux) qui entrait dans la composition des médicaments préparés par les apothicaires.

Un entretien avec Juliette Cazes

Dans cet épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Juliette Cazes, à l’occasion de la sortie de son troisième ouvrage, “Cabinet de curiosités – Insolites, médicales et macabres”, publié aux éditions Dunod. Juliette est chercheuse indépendante en thanatologie. Elle est notamment connue pour ses autres publications et le contenu qu’elle crée sur les réseaux sociaux, sur sa chaîne Youtube ou encore en podcast avec son média, qui s’appelle le Bizarreum.

Dans ce livre, Juliette Cazes nous propose une sorte de cabinet de curiosités livresque, dans lequel elle a réuni des objets, et des sujets, dont la majorité ont un lien avec l’histoire de la santé. Dans cet épisode, nous revenons en particulier sur trois des curiosités étudiées dans l’ouvrage : les créations du Docteur Auzoux, les étonnantes “machines” de Madame du Coudray et la poudre de momie. Il ne s’agit là que d’une petite sélection parmi une vingtaine de notices, plus passionnantes les unes que les autres, exposées dans le livre de Juliette.

Soulignons la richesse iconographique de cet ouvrage : les illustrations sont nombreuses et de qualité, sans sombrer dans une forme de voyeurisme, parfois difficile à éviter, lorsque l’on aborde certains sujets, comme les collections de tératologie (malformation des êtres vivants).

Vous pouvez suivre l’actualité de Juliette sur les réseaux sociaux, comme Instagram ou Twitter.

Pour naviguer dans l’épisode :

00:00 – Générique
01:20 – Présentation de Juliette Cazes et introduction
03:06 – Qu’est-ce qu’un cabinet de curiosités ?
04:22 – De quelques cabinets de curiosités célèbres
07:10 – La génèse de l’ouvrage
10:51 – La méthode de travail de Juliette
13:25 – La poudre de momie
22:15 – Les modèles anatomiques du Dr Auzoux
25:54 – Les machines de Madame du Coudray
32:30 – Quelques conseils de lecture
35:59 – De l’importance de la conservation
42:47 – Le cabinet de curiosités de l’Apothicast
45:55 – Conclusion

Pour aller plus loin, quelques références suggérées par Juliette Cazes :

  • Richard Barnett. The Sick Rose. Thames and Hudson.
  • Richard Barnett. The Smile Stealers. Thames and Hudson.
  • Morbid Anatomy Museum, Joanna Ebenstein. The Anatomical Venus. Thames and Hudson.

J’ai également tendance à collectionner quelques objets en lien avec l’histoire de la santé. J’ai, par exemple, un petit flacon (vide) de Laudanum de Sydenham qui a toute sa place dans un cabinet de curiosités à tendance pharmaceutique. Ce vin d’opium, aujourd’hui disparu de notre pharmacopée, a fait l’objet d’un épisode du podcast que je vous propose d’écouter : Antonin Artaud et le laudanum de Sydenham, avec Thierry Lefebvre.

Bonne écoute !